L’histoire et la géographie de Sainte Croix du Verdon …
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PRÉHISTOIRE
Le territoire de la commune est fréquenté pendant la Préhistoire, notamment deux grottes où l’on a retrouvé des outils (paléolithique à la grotte du Figuier, Âge du bronze dans la grotte du Capitole). Le village a été créé sur un point de passage du Verdon, emprunté par une voie romaine. Cette voie romaine a été construite à flanc de montagne sous Auguste, entaillée sur plusieurs sections ; la route était parfois assisse sur un mur de remblai. Elle prenait la direction du col de la Fare.
LE NOM DE SAINTE CROIX DU VERDON
La présence en 1792 d’une relique – morceau de bois de la croix enfermé dans une croix en argent massif – fournit l’origine vraisemblable du toponyme.
Il est utilisé dès la fin du XIe siècle dans un cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor qui confirme la création du prieuré de Santa Crux.DE TRÈS ANCIENNES ARMOIRIES
Croix de Jérusalem potencée de quatre croisettes simples : ce sont les armes de Jérusalem que portait le blason du roi René d’Anjou, roi de Sicile et de Jérusalem, suzerain au XVe siècle de la seigneurie de Sainte-Croix avec l’Évêque de Riez. L’un de ceux-ci, Michel de Bouliers (1416 – 1441), portait les armes moitié d’Anjou et de Sicile, moitié de Jérusalem. A-t-il accordé ces armoiries à Sainte-Croix, avec le statut communal ?
Au Moyen Âge, les évêques de Riez sont seigneurs du lieu. La communauté est alors appelée Sancta Crux de Salleta en référence à la commune voisine des Salles. La paroisse relevait de l’abbaye Saint-Victor de Marseille qui nommait le prêtre et percevait les redevances attachées à l’église. L’évêque de Riez était seigneur laïc de Sainte-Croix : le fief, une partie des terres et le village lui appartenaient. La communauté relevait de la viguerie de Moustiers.
LE CHATEAU DISPARU DE SAINTE-CROIX
Un premier ensemble de la fin du XIe siècle peut-être, se trouvait à Frache, avec certainement une tour avec fossé, des puits, aujourd’hui disparu.
Une co-seigneurie au XIIIe siècle avec la famille Barras, l’évêque de Riez à partir de 1244, le comte de Provence au XVe siècle puis la famille Vintimille.
En 1481, Robin Barthélémy d’Aix s’anoblit en achetant la part de l’évêque et du comte de Provence. Il dut bâtir contre le Courtil une résidence mise à jour en 2001.
Par le mariage de Lucrèce de Barthélémy avec François-Anne de Forbin, noble d’Aix, et l’achat de la part de Vintimille, la seigneurie échoit en 1642 à André-Anne de Forbin qui fait construire une grosse bastide, le château, sur une terrasse aménagée au pied de l’enceinte médiévale. Sur plan carré, à trois niveau, couvert par un toit à quatre pans, décoré de gypseries, il s’emboîtait par une tribune dans la chapelle déjà construite, si bien que le seigneur pouvait suivre la messe sans quitter ses appartements et être mêlé aux manants.
On pouvait encore voir les ruines du château dans les années 1950.
UN VILLAGE D’ORIGINE MÉDIÉVALE
Le site : à mi-pente sur un mamelon dominant la vallée du Verdon.
Les matériaux : Galets sortis du poudingue en place et argile, pierres de taille des carrières de la Louvière, à l’entrée des petites gorges.
Les constructions : maisons sur voûtes bien appareillées, groupées en bande concentriques, chaque rangée dépassant d’un étage la plus basse ; calades en escaliers permettant d’accéder aux différents étages du village (voir dans accès, le plan du village au niveau de Garamboi).
Les fortifications : il ne reste qu’une porte, le Portalet. Le Castrum, village fortifié dut subir les fléaux du temps : passage de bandes armées, peste…
Deux faubourgs : Garamboi à l’ouest et Barri au sud, protégé vers la vallée par une fortification dont il reste une ruine (en bas du chemin des grottes).
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792. Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d’autres dénominations, la commune change de nom pour Montpeiret, ou Peiron-sans-Culottes, selon les sources.
Au moment du coup d’État du 2 décembre 1851, la commune se soulève pour défendre la République et c’est le curé Chassan qui mène les insurgés de la commune en direction de la préfecture. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 9 habitants de Sainte-Croix sont traduits devant la commission mixte, la peine la plus courante étant la déportation en Algérie.
Au XIXe siècle, les espaces vides se remplissent, le village est surpeuplé. Les fermes se multiplient dans la vallée.
Comme de nombreuses communes du département, Sainte-Croix se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu. Aucune instruction n’est donnée aux filles : la loi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants. Si la première loi Duruy (1867) abaisse ce seuil à 500 habitants ne concerne pas Sainte-Croix, la commune décide néanmoins d’ouvrir une école de filles.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la commune est libérée le 18 août en fin de journée, lorsqu’une colonne de l’US Army traverse le village, en venant de Salernes via Bauduen et se dirigeant vers Riez. Cette colonne progresse sans rencontrer de résistance, et arrive à Riez dans la nuit.